Qu’est-ce que la fourbure chez le cheval et comment la prévenir ?

Résumé

Parmi tous les problèmes de boiteries qui affectent les chevaux, la fourbure est certainement l’un des plus redoutés. En effet, c’est la seconde cause de mortalité chez les chevaux après les coliques. Cette affection qui survient lorsque les tissus mous et sensibles qui relient la troisième phalange et la paroi du sabot(structures lamellaires) sont endommagés […]

Sommaire

Parmi tous les problèmes de boiteries qui affectent les chevaux, la fourbure  est certainement l’un des plus redoutés. En effet, c’est la seconde cause de mortalité chez les chevaux après les coliques. 

Cette affection qui survient lorsque les tissus mous et sensibles qui relient la troisième phalange et la paroi du sabot(structures lamellaires) sont endommagés peut être extrêmement douloureuse et potentiellement mortelle pour votre cheval. Il est donc crucial de savoir la détecter à temps, la prendre en charge rapidement et surtout la prévenir du mieux possible. 

Dans cet article, nous allons donc détailler les principales causes et symptômes de la fourbure chez le cheval et vous partager des conseils pratiques pour éviter que votre animal ne soit touché. 

 

Qu’est-ce que la fourbure équine ?

La fourbure est une maladie inflammatoire qui affecte les tissus mous qui se trouvent dans le sabot du cheval entre la troisième phalange et la boîte cornée.  Ce sont de fines lamelles imbriquées les unes dans les autres qui agissent comme une sorte de velcro et assurent donc une liaison solide pour soutenir la troisième phalange dans le sabot. On les appelle podophylle (lamelles situées à l’extérieur de l’os) et kéraphylle (lamelles sitées à l’intérieur de la paroi). La fourbure provoque le désengrènement du podophylle et du kéraphylle et aboutit à la désolidarisation de la troisième phalange et de la paroi.

Comment prévenir la fourbure chez le cheval

Dans les cas extrêmes, la troisième phalange qui n’est plus tenue peut descendre ou basculer (car elle est tirée vers l’arrière par le tendon fléchisseur profond) et/ou transpercer la sole du sabot, ce qui est extrêmement douloureux pour le cheval. Dans de tels cas, l’euthanasie est parfois et malheureusement une option pour mettre fin à ses souffrances. 

 

Reconnaître les signes de la fourbure

La première chose à faire pour repérer la fourbure à temps est d’observer les sabots de votre cheval. En effet, vous pourrez généralement remarquer : 

  • Des modification de la forme et de l’angle du sabot ; 
  • L’apparition d’anneaux sur la paroi externe du sabot qui sont plus larges au niveau du talon et plus étroits au niveau de la pince ;
  • Une rainure/une entaille juste en-dessous de la bande de couronne ; 
  • Des ecchymoses sur la plante du pied, généralement juste devant la fourchette ; 
  • Une chaleur palpable dans les sabots. 

Mais la fourbure chez le cheval peut aussi se manifester à travers d’autres symptômes physiques ou une modification sensible du comportement de votre animal. Soyez ainsi vigilant en cas de : 

  • Déplacement du poids d’un pied à l’autre ( ou « pagayage »), 
  • Boiterie au pas ou au trot, en particulier lorsque le cheval tourne brusquement, 
  • Augmentation des pulsations dans les artères digitales, on parle de “pouls digité” au-dessus du boulet, 
  • Diminution de la mobilité ou réticence à marcher, les chevaux affectés étant souvent couchés, 
  • Posture anormale avec les membres antérieurs plus en avant que la normale de sorte que les talons portent plus de poids que les orteils, 
  • Accumulation de liquide et gonflement (œdème) au niveau des membres inférieurs, 
  • Augmentation du rythme cardiaque et de la fréquence respiratoire, 
  • Tremblements, transpiration et détresse visible, 

 

Les facteurs de risque de la fourbure

N’importe quel cheval ou poney peut être touché par la fourbure, mais certains peuvent y être plus sensibles que d’autres. Jusqu’à 90 % des épisodes de fourbure sont liés à un trouble hormonal sous-jacent, tandis que la prise de poids excessive peut plus que doubler le risque de développement d’une fourbure. 

Avant de chercher à soulager ou traiter la fourbure, il est donc important de comprendre qu’elle en est la cause. On peut la répartir en trois grandes catégories. 

 

La fourbure hormonale 

La maladie de Cushing équine et le syndrome métabolique équin (SME) sont des troubles hormonaux associés à la fourbure. Ils peuvent entraîner réciproquement des niveaux élevés de cortisol ou de glucose dans le sang, ce qui peut-être à l’origine d’une fourbure. Par conséquent, la meilleure défense consiste à reconnaître et à gérer ces troubles avant que la fourbure ne se développe.

 

La fourbure alimentaire

Si les aliments concentrés riches en glucides font partie de l’alimentation de votre cheval, assurez-vous de ne pas lui en donner en excès et idéalement au moins sur deux repas par jour pour faciliter la digestion.

Manger une grande quantité de concentrés en une seule fois peut en effet provoquer une surcharge du système digestif, le sucre et l’amidon non digérés étant poussés vers l’intestin postérieur, où ils vont commencer à se décomposer rapidement. Ce processus peut endommager l’intestin et provoquer la libération de toxines dans la circulation sanguine, à l’origine de fourbure.

L’herbe de printemps (ou de fin d’été dans certaines régions), riche en hydrates de carbone, peut également être à l’origine de fourbure. Attention à en limiter l’accès aux chevaux ou poneys sensibles.

Les autres causes potentielles de fourbure alimentaires comprennent : 

  • certains cas de coliques qui peuvent gravement endommager l’intestin, 
  • et une rétention du placenta chez les juments après le poulinage.

La fourbure mécanique

Une fourbure due à un port de poids anormal peut être causée lorsqu’un cheval souffre d’une pathologie ou d’une blessure l’empêchant de mettre du poids sur une jambe et utilise donc la jambe opposée pour supporter son poids. La fourbure surviendra alors au niveau du sabot qui supporte le poids supplémentaire.

Les problèmes mécaniques peuvent contribuer au développement de la fourbure et peuvent inclure : 

  • une trop grande longueur de la pointe du sabot, 
  • un ferrage ou parage du sabot inadéquats, 
  • un travail rapide ou prolongé sur sol dur, 
  • une fracture, 
  • une infection articulaire, 
  • une lésion des tissus mous du membre opposé. 

La fourbure médicamenteuse

Certains médicaments, notamment les corticoïdes, peuvent déclencher une fourbure chez le cheval. C’est particulièrement le cas s’ils sont administrés à des doses trop élevées ou durant une période prolongée. 

 

Comment agir en cas de suspicion de fourbure ?

Si vous suspectez que votre cheval soit atteint de fourbure, la première chose à faire est de consulter immédiatement votre vétérinaire. Selon la gravité des signes cliniques,  il peut souhaiter réaliser des radiographies des pieds de votre cheval pour déterminer une éventuelle descente ou le degré de rotation de la troisième phalange dans le sabot. Cela lui fournira surtout un point de référence par rapport auquel évaluer la réponse au traitement et les informations nécessaires à partir desquelles travailler avec votre maréchal-ferrant pour obtenir le meilleur résultat possible.

Votre vétérinaire vous prescrira probablement des anti-inflammatoires non stéroïdiens et vous conseillera une période de repos au box avec un lit épais de copeaux. Une fois la douleur maîtrisée, les sabots de votre cheval devront peut-être être parés par votre maréchal-ferrant pour soulager toute pression et des supports de sole ou de fourchette devront être installés.

Sur le long terme, la maréchalerie corrective est une partie importante de la gestion de la fourbure chronique. L’objectif sera de soulager la pression au niveau du sabot affecté, mais aussi de stabiliser et maintenir son équilibre. 

Plus globalement, la gestion de la fourbure du cheval implique d’en éliminer la cause. Par exemple, les chevaux qui ont développé une fourbure à la suite d’une suralimentation doivent suivre un rééquilibrage alimentaire. Dans le cas des juments présentant une rétention placentaire, votre vétérinaire devra retirer tout placenta restant, rincer l’utérus avec une solution saline et commencer un traitement médical approprié. 

Les chevaux affectés doivent de plus être logés dans des stabulations profondes afin qu’ils puissent creuser leurs sabots dans une position confortable. Une autre solution consiste à utiliser un enclos à sable, mais il est essentiel d’utiliser un cure-pied deux fois par jour pour éviter que le sable ne s’accumule dans la sole. Dans un premier temps, toute forme d’exercice devra être évitée car il peut entraîner une rotation supplémentaire de l’os pédalier. 

 

Prévention de la fourbure

En cas de fourbure du cheval, mieux vaut prévenir que guérir. Gardez en effet à l’esprit que cette affection peut provoquer des douleurs aiguës, une boiterie et des dommages permanents aux sabots. C’est également un problème chronique, qui une fois qu’il est apparu chez votre cheval, peut être le début d’épisodes récurrents. 

Parmi les bonnes pratiques qui vous aideront dans la prévention de la fourbure chez le cheval, pensez à : 

  1. Surveiller son poids (et réagir rapidement en cas de fluctuations importantes). Il est particulièrement important de mesurer sa masse graisseuse. Vous pouvez par exemple limiter le pâturage, l’herbe étant un contributeur majeur de calories dans l’alimentation d’un cheval. Vous pouvez aussi intégrer des compléments alimentaires à sa ration pour la réduire tout en vous assurant qu’elle lui apporte tous les nutriments dont il a besoin. 
  2. Faire bouger votre cheval. Si votre cheval est en forme et en bonne santé, créez un programme d’exercices varié et régulier en augmentant progressivement leur durée et intensité. Si votre cheval se remet d’une fourbure, parlez à votre vétérinaire et à votre maréchal-ferrant pour savoir quand et comment réintroduire l’exercice dans son quotidien.
  3. Prendre soin de ses sabots. Demandez conseil à votre maréchal-ferrant et maintenez une routine de parage ou de ferrage régulière pour préserver autant que possible l’état des sabots de votre cheval. En effet, laisser passer plus de 8 semaines entre le ferrage et le parage peut contribuer à la fourbure. 

Quel complement en cas de fourbure chez le cheval ?

Notre complément pour soulager et prévenir la fourbure chez le cheval

Chez ESC Laboratoires, nous avons développé un complément alimentaire spécifique pour soulager et prévenir la fourbure chez les chevaux. Source d’oligo-éléments, vitamines et minéraux, il favorise la protection du système hépatique et soutient la circulation veineuse grâce à sa richesse en flavonoïdes.Pour une action renforcée, Fourbure Détox peut être complété d’une cure de Chrysantellum, plante pure réputée pour ses bienfaits sur la circulation sanguine et donc très utile en cas d’engorgement ou de trouble circulatoire du sabot.

 

Questions fréquentes

 

Que ne faut-il pas donner à manger à un cheval atteint de fourbure ?

 

Les principes de base de l’alimentation des chevaux fourbus sont d’éviter les aliments riches en sucre et en amidon ainsi que l’herbe verte. 

 

Quelles races de chevaux sont les plus sujettes à la fourbure ?

 

Certains gènes peuvent prédisposer les chevaux à un dysfonctionnement métabolique et donc à la fourbure. Les races telles que les Saddlebreds, les Morgans, les Paso Finos, les Arabes, les Andalous et les poneys gallois, shetland et dartmoor sont considérées comme plus sujettes au syndrome métabolique équin et donc à la fourbure.

 

Un cheval peut-il se remettre complètement d’une fourbure ?

 

Une fois qu’un animal a eu une fourbure, il court un risque accru d’en développer une autre. L’épisode actuel peut être guéri, mais il est probable que la fourbure se manifeste à nouveau dans le futur. Quoi qu’il en soit, il faudra être vigilant car un sabot atteint de fourbure restera plus fragile. 

Combien de temps un cheval boite-t-il en cas de fourbure ?

 

Dans de nombreux cas de fourbure, les chevaux peuvent se rétablir complètement en six à huit semaines. Cependant, le temps de récupération dépendra de l’étendue des dommages causés aux lames des sabots.